Si de ma vie, je perds le fil,
Je suis à moi-même, étranger
Quel peut être mon avenir
Si je n’ai plus de souvenirs ?
De toutes choses inchangées,
Laissez-moi retrouver le fil,
Je suis présent par mon passé,
Mieux te le dire, ne le sais.
Mister Hyde ou docteur Jekyll
Nous nous brouillons d’être doubles
Lorsque nous nous abandonnons
A l’image que nous donnons,
Entre deux, nos eaux se troublent,
Laissez-moi être Hyde ou Jekyll.
Nos transparences éclaboussées,
Mieux te les dire, ne le sais.
De nos amnésies, qu’advient-il ?
J’ai le cœur pareil aux vôtres,
Ni plus que vous, ni moins ridé,
Et ma tête pleine d’idées,
Comme sont tellement d’autres,
Laissez-moi être sujet « IL »
De vous, mon cœur jamais lassé,
Mieux te le dire, ne le sais.
A vivre d’éternels exils,
Je ne m’use qu’au permanent,
Car au jeu d’être et d’insister,
Je n’abuse que d’exister
Comme un éternel revenant,
Laissez-moi vivre mes exils,
Jamais je n’ai pu vous laisser,
Mieux te le dire, ne le sais.
A chaque battement de cils,
Mon amour, rêvons ensemble,
Redis-moi combien on s’aime,
En musiques ou poèmes,
D’un amour qui te ressemble,
D’un cœur qui bat et de tes cils,
Que j’ai tant aimé embrasser,
Mieux te le dire, ne le sais.
Et de nous, qu’en demeure-t-il ?
De cette façon, nous passons,
Quand s’étirent les rencontres,
Que vont les aiguilles aux montres,
Lorsque d’aimer nous nous lassons.
Gardez-moi, même puéril,
Nos vies, nos vies, si peu pensées,
Mieux te le dire, ne le sais.
A qui ne voit que son nombril,
Je dis tout ce qui m’enivre,
C’est le jour quand je m’éveille,
La fleur, l’oiseau… ces merveilles,
L’air et l’eau… c’est juste vivre.
Un monde sans état civil,
Ce qui fût nous, même cassé,
Mieux te le dire, ne le sais.
Toujours renaître au mois d’avril,
Et sans cesse débarrassé
Par ces aubes de mystère,
De mes rêves mis en terre
En nos aurores, dépassées.
Je garde un cœur de mois d’avril
Qui bat si fort, même blessé,
Mieux te le dire, ne le sais.
Nos existences sur un fil,
On ne les vit pas par décret,
Ce n’est que ça naître et vieillir,
Toutes ces fleurs qu’on va cueillir,
Parfois l’épine en secret…
Moi funambule, sur mon fil,
Demain déjà nos fronts plissés,
Mieux te les dire, ne le sais.
De nos mémoires en péril,
Tant d’amour ne se peut taire.
Vous vivre chaque seconde,
Toutes choses de ce monde,
Rend précieux votre mystère,
Tant pis si vivre est péril !
Tant de passion ne peut cesser,
Mieux te le dire, ne le sais.
Serais-tu « Elle » ? Je suis « Il ».
Que nos sexes donc s’éveillent
Mais quand nos corps auront passé,
Mon âme alors saura penser :
« Ah la vie nous fût merveille »
Ah toi Elle et moi Il
Qui mieux que nous, le saurait-il
L’aimer si fort, fut insensé,
Mieux vous le dire ne le sais.
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